Pendant la période transitoire des timbres français surchargés EA, à partir de juillet 1962, la nouvelle République Algérienne décida de créer des timbres spécifiquement algériens, et le premier put être émis le 1er novembre 1962, date choisie pour l’anniversaire de la révolution.
Ce premier timbre, représentant le drapeau national, avec la mention « République Algérienne Démocratique et Populaire » en langue nationale, plus connu sous l’appellation « le 1+9 », a été dessiné par Gilbert Vallée et réalisé en Algérie par une équipe algérienne. A une valeur faciale de 1 NF est ajoutée une surtaxe de 9 NF au profit des familles de Chouhada (martyrs). Son tirage a été de 12.825 exemplaires. Il est référencé N° 001 dans les catalogues algériens.
Dans le même temps, il fut convenu que les matrices de timbres français représentant des paysages algériens, ainsi que des sites de grands travaux, seraient utilisés, moyennant un référencement national bilingue et des changements de couleur et de valeur, pour constituer un premier groupe de cinq timbres algériens, numérotés de 002 à 006. Ils ont été réalisés en France.
Il s’agit des cinq timbres suivants :
Barrage de Foum el Gherza (1959), Puits de pétrole de Hassi Messaoud (1959), Gorges de Kerrata (1960), Grande Mosquée de Tlemcen (1960), Anciennes portes de Lodi à Médéa (1961).
En 1963 est créée en Algérie l’UNAP, Union Nationale des Arts Plastiques, dont les fondateurs seront les auteurs des premiers timbres algériens.
C’est d’abord la série de timbres « Gloire à la Révolution » ou « Retour à la Paix » qui fut émis le 7 janvier 1963 : huit timbres, sur des graphismes associant le drapeau national avec, d’une part la branche d’olivier et d’autre part une colombe et des chaînes brisées, sur des gammes de couleurs et de valeurs.
En 1963, sont émises les premières séries de timbres préoblitérés (représentant une orange) et de timbres taxes (représentant la balance de la Justice).
Ce sont au total 31 timbres qui ont été dessinés entre 1962 et 1963 par le service postal algérien.
A partir du N° 15, et jusqu’en 1969, les timbres sont dessinés en Algérie et imprimés en France.
Notons que la valeur faciale des timbres algériens est exprimée en francs jusqu’en 1964. Les premiers timbres libellés en dinars paraissent en 1965 : la première série des Miniatures de Mohamed Racim.
Plus de 150 émissions au cours de ces années 1962-1969, sur des dessins originaux à forte composante artistique, et à l’occasion d’événements nationaux ou internationaux. Citons par exemple, et sans être exhaustif :
– l’artisanat saharien et l’artisanat kabyle,
– l’anniversaire de l’Unesco, les jeux méditerranéens,
– la faune saharienne,
– les instruments de musique, les tapis algériens,
– les mosaïques romaines, les vestiges de l’époque romaine, etc.